Plus grand que le ciel – Virginie Grimaldi

Résumé: Elsa et Vincent se croisent chaque mercredi dans la salle d’attente de leur psychiatre.
Elle est écorchée et mordante.
Il est rêveur et intranquille.
Elle est conseillère funéraire.
Il est romancier.
Elle vient de perdre son père.
Il cache sa plus grande blessure.
Elle est en retard. Il est en avance.
Ils ont pourtant rendez-vous.

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Mon avis: Les romans de Virginie Grimaldi et moi, c’est une grande histoire d’amour qui dure. Jamais déçue, toujours autant surprise, j’attends chaque début du moi de Mai comme si c’était Noël. Et cette année n’a pas dérogée à la règle.

Plus grand que le ciel c’est d’abord l’histoire de Elsa. Depuis quelques temps, Elsa a perdu le gout de la vie. Suite à la perte d’un etre cher, elle doit réapprendre à vivre sans lui, sans cette partie qui l’a toujours complétée. Elle broie du noir. Rien d’autre. Et quand elle prend cette dure décision d’aller consulter un psychiatre, ce n’est pas pour son plus grand plaisir. Mais elle doit s’en sortir. Parce qu’elle sait qu’elle n’est plus la même, qu’elle n’est plus que sa propre ombre. Alors lorsqu’elle entre dans cette salle d’attente, elle s’attendait à tout, sauf à faire la rencontre de ce type un peu bizarre, au regard un peu trop insistant. Lui c’est Vincent et lui aussi a une histoire bien à lui.

« S’il y a bien un super-pouvoir que j’aurais voulu garder de l’enfance, c’est celui-là : donner autant d’importance aux petites joies qu’aux grands chagrins. … »

Vincent a toujours gardé les choses pour lui. Ce grand sentimental a un petit coeur d’artichaut sous ce grands corps. Et ce qui est sûr c’est qu’aller chez ce psychiatre est peut-être sa seule solution pour enfin s’en sortir. Parce que Vincent est un homme brisé en mille morceaux. Lui aussi a perdu un être cher. Et s’il fait d’abord face aux remords, il a aussi des pensées bien sombres pour un homme qui positive toujours dans ses romans. Car oui, Vincent est auteur. Un auteur de renom même. Souvent remercié pour sa plume et ses histoires toujours prenantes, il est pourtant tout le contraire dans la vie de tous les jours. C’est un homme écorché et qui peine à se sortir de ses pensées sombres. Ce nouveau psychiatre et cette rencontre avec Elsa, va être le début d’une belle histoire.

« C’est exactement ce qui se passe là, à l’intérieur de la carcasse. J’ai beau le vouloir, l’espérer, ma batterie est à plat. C’est plus fort que moi, j’ai le cœur en hiver »

Toutes les belles histoires commencent comme ça. Avec une rencontre inoubliable. Mais contrairement aux romances habituelles, ce n’est pas l’amour au premier regard ici. Loin de là même. Car Elsa se méfie de Vincent comme de la teigne. Elle ne fait pas confiance en cet homme un peu bizarre, un peu trop silencieux. Vincent, lui, ne fait rien pour arranger la chose. Il aime rester dans sa bulle, celle qui le réconforte. Celle qui lui donne l’impression d’être encore vivant. Petit à petit, au fil de la thérapie, Elsa et Vincent vont se découvrir, apprendre à se connaître et découvrir qu’ils sont peut-être plus qu’un traumatisme. Ils se complètent malgré eux. Et le temps fait parfois bien les choses. Tout n’est pas que rapidité et précipitation. Entre Elsa et Vincent c’est le calme, c’est l’hésitation et la peur. Il y a des regards qui ne trompent pas et ceux là font un bien fou. Comme si, soudainement, une bulle d’oxygène apparaissait enfin pour eux. C’est une sensation douce-amère qui va les réparer petit à petit.

Plus grand que le ciel fut une lecture qui m’a prise aux tripes. J’aime les mots de Virginie Grimaldi pour leur sincérité. On rit, on pleure, on étouffe comme ses personnages et puis on s’en sort. C’est, je pense, le texte le plus personnel que l’autrice a écrit jusqu’ici. Elle est un mélange de ses deux personnages et on se rend très vite compte qu’ils ont cette faculté à nous réparer à leur manière. Elsa et Vincent forment un duo diamétralement opposé et pourtant tellement complet. Plus grand que le ciel est un roman qui m’a donné envie de hurler à plein poumons, de m’exprimer sur tout ce qui va et ne va pas. Virginie Grimaldi est très forte. Parce qu’une histoire comme celle-ci, ça ne s’oublie pas !