Chronique | Une joie féroce – Sorj Chalandon*

Auteur:Sorj Chalandon/Editeur:Grasset /Sortie: 14.08.2019 /Prix:20,90€/320 pages/Contemporain

Résumé: Jeanne est une femme formidable. Tout le monde l’aime, Jeanne.
Libraire, on l’apprécie parce qu’elle écoute et parle peu. Elle a peur de déranger la vie. Pudique, transparente, elle fait du bien aux autres sans rien exiger d’eux. A l’image de Matt, son mari, dont elle connaît chaque regard sans qu’il ne se soit jamais préoccupé du sien.
Jeanne bien élevée, polie par l’épreuve, qui demande pardon à tous et salue jusqu’aux réverbères. Jeanne, qui a passé ses jours à s’excuser est brusquement frappée par le mal. « Il y a quelque chose », lui a dit le médecin en découvrant ses examens médicaux. Quelque chose. Pauvre mot. Stupéfaction. Et autour d’elle, tout se fane. Son mari, les autres, sa vie d’avant. En guerre contre ce qui la ronge, elle va prendre les armes. Jamais elle ne s’en serait crue capable. Elle était résignée, la voilà résistante. Jeanne ne murmure plus, ne sourit plus en écoutant les autres. Elle se dresse, gueule, griffe, se bat comme une furie. Elle s’éprend de liberté. Elle découvre l’urgence de vivre, l’insoumission, l’illégalité, le bonheur interdit, une ivresse qu’elle ne soupçonnait pas.
Avec Brigitte la flamboyante, Assia l’écorchée et l’étrange Mélody, trois amies d’affliction, Jeanne la rebelle va détruire le pavillon des cancéreux et élever une joyeuse citadelle.


Mon avis: Rentrée littéraire oblige, je me devais de vous parler d’un des romans que j’ai lus pour celle-ci. Un roman entre joie et tristesse. Entre revanche de la vie et pétage total de câble. Bref, un roman qui en envoi !

Dans Une joie féroce, nous suivons Jeanne. Elle est encore jeune, mariée, attristée par la perte d’un enfant, pas forcément heureuse dans sa vie de tous les jours et soudainement, c’est le coup de grâce. Jeanne apprends qu’elle a une maladie. Une boule dans le sein qui grossi de plus en plus. Cette maladie terrible dont tout le monde déteste tellement prononcer le nom qu’on en développe des ulcères à l’estomac, j’ai nommé : le cancer. Il est là. Bien ancré en elle. Bien accroché dans sa chaire de femme. Elle qui est encore pétillante. Elle qui a encore une pêche d’enfer. Jeanne va alors devoir entamer une chimio. Elle va devoir faire face aux obstacles de la maladie. Perte de poids. De cheveux. De son corps. D’elle-même.

Mais à l’hôpital, elle va faire la connaissance d’un groupe de femmes qui, comme elles, sont ou ont été malade. Et ces femmes, Jeanne va rapidement s’y attacher. Parce qu’elles sont tout l’opposé de ce qu’elle est (enfin…ce qu’elle croit être). Elles sont fortes, elles marchent la tête haute et le crâne chauve. Et elles se foutent de l’avis des autres. Elles n’en ont strictement rien à faire et c’est ce qui va aider Jeanne à avancer. A faire des choix qu’elle n’aurait pas voulu faire auparavant et surtout, à faire des choses qu’elle n’aurait jamais cru possible. Ses copines, sa bande, ses amies, Jeanne va s’y attacher et ne jamais s’en détacher. Au point de vivre la folle aventure et de mettre sa propre vie en danger. Et le personnage de Jeanne je m’y suis à mon tour attaché. Parce qu’elle vaut la peine. Parce qu’elle est incroyablement belle et forte. Et parce qu’elle donne de l’espoir.

« Dans le mot cancer, il y a de l’injustice. De la traîtrise. C’est le corps qui renonce. Qui cesse de vous défendre. C’est une écharde mortelle. Un visiteur du soir que l’on voit se faufiler en tremblant. Il dormait sur votre seuil, comme un vieux chat fourbu. S’est installé sur le canapé. Puis dans votre lit. Puis s’est senti chez lui partout dans la maison. C’est l’importun. Le nuisible. L’ennemi intérieur. Celui qu’on n’a pas vu venir. »

Une joie féroce c’est donc l’histoire d’une vie. De plusieurs même. C’est leur histoire. Ce pourrait aussi bien être la vôtre. Oui c’est aussi une histoire un peu folle, un peu tirée par les cheveux. Mais c’est le récit qui ne tourne pas autour d’une maladie comme beaucoup essayent de le faire. L’auteur passe le cancer en second plan et nous parle avant tout de l’amitié que 4 femmes vont lier et n’arriverons pas à se défaire. L’auteur nous montre qu’avec un peu de folie (bon d’accord…là c’est un peu TROP) on peut mettre du piment dans la vie des personnes qui nous entourent et les rendre un peu plus heureuses, malgré la maladie et la tristesse qui s’installe petit à petit. J’ai beaucoup aimé ce roman. Et comme chaque année, cette rentrée littéraire chez Grasset ne me déçoit pas. Et comme chaque année, j’ai fait une découverte qui m’a fait voyager un peu ailleurs le temps d’une lecture. Merci Grasset, merci Netgalley et surtout, merci Monsieur Chalandon pour cette jolie histoire !

 

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