Un jour avec… Stephan Lee, l’auteur de K-Pop Confidentiel

Hello ! ♡

Aujourd’hui on se retrouve pour un tout nouvel article et pas des moindres ! J’ai décidé de lancer une nouvelle série d’articles qui portera principalement sur…des interviews d’auteurs/ices own voice.

*préparez vous une petite boisson et n’hésitez pas à vous poser quelques minutes pour lire ce long article*

Mais pourquoi le own voice ?

Parce que depuis quelques années, je trouve qu’il est plus important de mettre en avant ces auteurs/ices qui CONNAISSENT le sujet qu’ils abordent (racisme, grossophobie, culture, etc.). Il FAUT leur donner la voix qu’ils méritent !

La prise de conscience

La mise en place de cette série d’articles a sa petite histoire et elle commence à la fin du mois d’Août dernier. Hachette publient « Ce Sera Moi » de Lyla Lee, un roman pour lequel j’avais eu un énorme coup de cœur et qui est très important à mes yeux (j’en parle ) puisque l’autrice y aborde pas mal de thèmes intéressants et met en avant un personnage Bi, grosse, chanteuse et qui rêve d’intégrer le milieu de la K-Pop dans une société centrée principalement sur l’image. Ce livre méritait. Il méritait de l’attention, il méritait d’être mis en avant. Mais arriva ce qui devait arriver : la com autour du livre est minime, il se vend à seulement quelques exemplaires. A ce moment-là, si vous saviez comme j’ai eu les nerfs. THE REAL NERVES !!!

Le 15 septembre dernier est sorti K-Pop Confidential de Stephan Lee. Je l’ai lu deux jours après sa sortie aux US. Parce que c’est un own voice et parce qu’il aborde tout un tas de thèmes importants et intéressants aussi. Et à ce moment là, j’apprends que sa traduction française est en cours. Ce livre a une certaine importance pour moi. Alors ni une, ni deux, j’ai contacté Hugo New Way pour recevoir ce livre et pour pouvoir le mettre en avant. Et vous savez quoi ? Ils m’ont répondu. Encore mieux : ils ont accepté l’idée que j’avais en tête depuis ma lecture du roman.

Il faut savoir qu’à l’heure actuelle, il y a encore très peu de maison d’éditions qui sont VRAIMENT à l’écoute de leur lecteurs/ices et des bloggeurs, alors forcément j’étais plus qu’heureuse de recevoir une réponse positive. Et donc, grâce à Hugo New Way, aujourd’hui je peux vous proposer en exclusivité cette interview qui me tiens à cœur.

Je tiens donc à remercier de tout mon cœur Hugo New Way qui ont été à l’écoute dès le début et qui m’ont permis d’écrire cet article et surtout, de faire cette interview. Continuez d’être à l’écoute, vous êtes des petits cœurs !

Pour cette premier fois, j’ai donc eu l’immense chance d’interroger Stephan Lee, l’auteur du génialissime K-Pop Confidentiel. Préparez-vous parce que c’est un vrai chou à la crème et qu’il mérite tout le succès qu’il a avec son livre ! Je vous laisse ma chronique sur ce livre, juste ici.

And, OBVIOUSLY, I would like to thanks Mr. Stephan Lee himself. For all your answers and also because you are incredible. I think your book definitely deserves the love that it receives. K-Pop Confidential is more than a simple « book about K-Pop ». It’s really MORE than that !

Je vous souhaite une bonne lecture de cette interview et j’espère que les réponses de Stephan Lee vous pousseront à lire cette petite merveille qu’est K-Pop Confidentiel.

Bonjour Stephan Lee ! Merci beaucoup d’avoir accepté de répondre à mes questions.

Pourriez-vous en dire un peu plus sur vous aux lecteurs/ices ?

Bien sûr ! Je m’appelle Stephan Lee et je suis l’auteur de K-Pop Confidentiel. Je suis un écrivain et rédacteur vivant à New York City. J’étais un critique littéraire et éditeur de revue de film à Entertainment Weekly pendant plusieurs années, où j’ai pu interviewer Haruki Murakami, Reese Witherspoon, ou encore John Green. Je travaille désormais pour Bustle (groupe digital de magazines)

Pouvez-vous décrire K-Pop Confidentiel en quelques mots pour vos lecteurs/ices français/es ?

K-Pop Confidentiel parle de Candace Park, une adolescente coréano-américaine vivant dans le New Jersey et qui décide, sur un coup de tête, de passer une audition pour S.A.Y Entertainment, une compagnie de K-pop qui détient le plus grand boy band du monde, SLK. Elle passe les auditions et va intégrer le programme des trainees pour remporter l’une des cinq places dans le tout premier groupe féminin de la compagnie. Bien sûr, c’est beaucoup plus difficile que ce qu’elle a pu s’imaginer – il y a des rivalités, des horaires de répétitions dingues, et des règles TRES strictes comme par exemple PAS DE RENCARD, qui finissent par être impossible à suivre. C’est presque trop difficile à gérer, mais elle va devoir apprendre si elle veut accomplir son rêve sans compromettre ses propres valeurs.

Qu’est-ce qui vous a inspiré pour écrire ce livre ?

J’ai toujours pensé qu’écrire un roman YA qui se passe pendant le programme des trainees de K-Pop était une bonne idée. J’ai réalisé que le programme des trainees de K-Pop est un des environnements les plus intenses du monde pour un adolescent – presque comme de vrais Hunger Games – mais ça peut aussi être une forte métaphore pour les difficultés auxquelles font face les jeunes du monde entier tous les jours : votre rêve peut se réaliser, mais seulement si vous suivez de rudes standards mis en place par la vieille génération. C’est le même souci avec les jeunes qui sont en compétition pour intégrer les universités, ou encore exceller en sport. Je voulais explorer ce thème. J’aime aussi tout ce qui touche à la K-Pop – les visuels, la musique, le côté glamour ! – et je pense que le contraste entre le parfait produit fini et l’énorme travail derrière pour créer tout ça est fascinant.

Où et comment avez-vous fait pour trouver toutes les informations sur la vie quotidienne des trainees ?

J’ai lu beaucoup d’articles et regardé beaucoup de documentaires que je pouvais trouver. J’ai aussi un ami qui est passé par la case trainee dans une grande agence de K-Pop – dont je tairais le nom bien évidemment – et j’ai eu beaucoup d’informations de sa part. Je voulais avoir certains faits réels comme les emplois du temps des trainees, les régimes, etc. Mais j’ai aussi beaucoup utilisé mon imagination parce que je ne voulais pas que S.A.Y Entertainement soit trop similaire à n’importe quelle autre compagnie de K-Pop et je souhaitais que Candace ait une expérience très unique et très humaine. Dépeindre son expérience émotionnelle était aussi important pour moi que de trouver des détails sur la vie de trainees !

J’ai entendu dire que vous êtes allé en Corée du Sud pendant 3 semaines pour en apprendre un peu plus la culture K-pop. Quelle est la chose la plus importante que vous avez apprise? Et la plus bizarre ?

Entertainment Weekly m’a envoyé à Seoul pendant trois semaines pour faire un reportage sur le divertissement Coréen et ce fut un voyage marquant. J’ai pu interviewer le réalisateur oscarisé Bong Joon-Ho, mais également plusieurs acteurs, des scénaristes de K-Drama et même des stars de K-Pop. J’ai appris à quel point l’industrie du divertissement est importante en Corée du Sud – ce n’est pas seulement une manière de se faire de l’argent ou d’être reconnu, mais c’est une manière de montrer l’esprit et la culture Coréenne au monde entier. C’est une énorme priorité pour le pays, et c’est aussi la raison majeure de pourquoi les artistes sont si passionnés par la création de leur meilleur travail. J’ai trouvé ça très admirable et inspirant.

La partie la plus bizarre c’est à quel point il était difficile de faire des interviews! Une actrice très connue était d’accord pour échanger avec moi, mais n’arrêtait pas d’annuler ou de reprogrammer constamment cette interview. Son manager n’arrêtait pas de dire qu’elle avait peur qu’il se passe un “sago” (un accident) ou de dire quelque chose de mal pendant l’inteview, même si je n’avais que de bonnes intentions pour cet article. Après trois semaines à essayer de lui parler, j’ai fait deux heures de route pour aller la voir sur le tournage, mais son manager disait qu’elle ne sortirait pas de sa loge, alors je n’ai jamais fait pu faire l’interview. Ca m’a donné une bonne vision d’à quel point il y a de la pression pour ne pas faire d’erreur en public, ce que j’ai bien évidemment utilisé dans le livre.

Ce livre est un own voice parce que vous êtes Coréano-Americain comme Candace. Pensez vous qu’il est important, en 2020, de parler et de partager à propos de votre double culture?

J’adore cette question ! Je pense qu’il y a un vieux et fou stéréotype aux US sur les asiatiques qui sont bien élevés et qui vont toujours vers des professions sûres et prédictives. A travers K-Pop Confidentiel, Candace part de l’étudiante discrète silencieuse vers quelqu’un qui peut utiliser sa voix – en chantant et en dénoncant l’autorité autour d’elle, ce qu’elle n’avait jamais fait auparavant. Pour moi, c’est important de montrer des personnages asiatiques avec différentes facettes. C’est aussi ce qui est si puissant avec la K-Pop et les K-Dramas – vous voyez des personnes asiatiques acharnées, badass, glamours et bizarres qui incarnent tous les aspects de ce qu’est être humain. Je pense qu’on doit continuer de voir plus de choses comme ça.

K-Pop Confidentiel aborde la compétition, la santé mentale, le harcèlement et la pression constante. Est-ce quelque chose qui est important pour vous ?

Absolument. Le message central de K-Pop Confidentiel est que nous sommes toujours assez bon exactement comme nous sommes. Nous avons tous des valeurs intérieures qui ne peuvent être définies par l’autorité des personnes autour de nous, même si ces personnes pensent avoir les clés de notre avenir. Je voulais montrer que l’amour que Candace a cultivé pour elle -même, avec l’aide de ses amis et de sa famille, pourrait résister à toutes les difficultés et au contrôle de la vie de trainee tant qu’elle se souvient de qui elle est vraiment. 

Dans l’histoire, vous parlez des standards de beauté en Corée, qui sont…élevés. Surtout dans l’industrie de la K-Pop. Qu’est-ce que Candace, une Coréano-Américaine, apporte à cette “culture” de la perfection?

Dans un roman qui parle de K-Pop, on se doit de parler de ce problème. Je voulais que Candace apprenne que la perfection n’existe pas, et que la course à la perfection n’en vaut pas la peine. Les gens parlent de “standard de beauté coréens”, mais en réalité, il y a tellement de types de personnes en Corée et dans le reste du monde, et il n’y pas de caractéristiques que tout le monde trouve désirable. Avec le temps, Candace apprend cette leçon et va devoir trouver le courage pour en parler.

Je sais que vous êtes un grand fan de K-Pop. Quels sont les groupes qui vous ont inspirés pour ce livre ?

Mon dieu, tellement ! Même si je n’ai pas basé Candace, ou même aucun trainees, sur de réelles personnalités. Je suis un super-fan de plein de groupes féminins. J’adore Blackpink évidemment, mais aussi ITZY, Everglow, (G)I-DLE, Red Velvet, TWICE, Dreamcatcher, Apink, 2NE1 et tellement d’autres.

Enfin, je me devais de vous poser cette question…Quelle est la chanson de k-pop que vous adorez écouter en ce moment ?

Comme je travaille sur la suite de K-Pop Confidentiel, j’écoute “Lovesick Girls” de Blackpink, “DUMDi DUMDi” de (G)I-DLE, “BOCA” de Dreamcatcher, “Not Shy” d’Itzy et “La Di Da” d’Everglow. J’ai une centaine de chansons dans la playlist de cette suite, alors c’est juste une petite sélection !

N’hésitez pas à suivre Stephan Lee sur réseaux sociaux, Twitter et Instagram 😉

 

Vous pouvez retrouver K-Pop Confidentiel dans TOUTES les libraires depuis le 8 octobre dernier !

🧋

Pour vous mettre un peu plus dans l’ambiance du roman, je vous ai concoctée une petite playlist avec quelques recommandations de Stephan Lee himself !

6 commentaires sur « Un jour avec… Stephan Lee, l’auteur de K-Pop Confidentiel »

  1. j’avais peur que ça soit écrit par une occidentale avec tous les clichés de la K-pop. J’aime la K-pop, c’est bien qu’il se soit renseigné, pas juste avec des articles mais aussi avec des personnes qui ont été trainee.
    Moi j’attends le livre « Shine » de Jessica Jung s’il est traduit un jour surtout car c’est non seulement un livre ownvoice mais aussi Jessica a été une idole K-pop du grand groupe des SNSD, groupe célèbre de la SM et donc elle sait de quoi elle parle en ayant vécu ça de l’intérieur.
    C’est moins pareil que « ce sera moi » de Lyra Lee qui est une américano-coréenne, je ne sais pas si elle sait renseignée avec des personnes de l’intérieur mais c’est clairement pas pareil de se renseigner via juste des articles ou même juste en étant une fan de K-pop occidental que d’avoir vécu ça.

    Car tellement facile pour les fans de K-pop qui n’ont jamais été idole K-pop, d’avoir une image faussée ou d’aborder juste les clichés de la K-pop sur ce qu’on entend seulement.
    Jessica Jung dénonce beaucoup à ce qu’on m’a dit dans son livre aussi.
    Et c’est bien les ownvoices, après c’est un américano-coréen qui ne vit pas beaucoup en Corée du Sud même s’il y a été pour des vacances etc, il connaitra moins sur la culture coréenne qu’une personne ownvoice coréenne qui vit en Corée du Sud depuis très longtemps.

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    1. Hello !
      Tout d’abord, merci beaucoup pour ton commentaire !

      Je suis en train de lire « Shine » de Jessica et effectivement elle dénonce pas mal de choses. J’en parlerai sur le blog très rapidement je pense 😉

      Pour ce qui est de « Ce sera moi », je pense que Lyla Lee ne s’est pas seulement renseigné sur le milieu en consultant des articles… Et c’est principalement le côté « jugement physique » qu’elle a voulut ressortir (qui est clairement un sujet omniprésent en Corée du Sud) dans son livre et non pas tout le côté « trainee » comme Stephan Lee.

      Je suis totalement d’accord avec toi par rapport aux fans 😀

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  2. Hello Hello!
    Vraiment, bravo de vouloir porter à ta manière ce genre de roman en France car la communication autour des own voice reste toujours à désirer. Tu as eu une trop bonne idée d’organiser cette interview! C’est un milieu qui m’intrigue mais que je ne connais pas vraiment, j’ai donc beaucoup appris grâce à ton article ! merci encore de ton partage 🙂

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