Résumé: Battle Creek, 1991. Hannah Dexter est une jeune fille sage et solitaire, cible des sarcasmes de ses camarades de classe. Jusqu’au jour où le meneur de l’équipe de basket est retrouvé au fond des bois avec une balle dans le crâne et un revolver à la main. Cette tragédie, qui ébranle toute la ville, rapproche Hannah de Lacey, la nouvelle du lycée. Bientôt, Lacey et Hannah se jettent corps et âme dans les méandres d’une amitié exclusive, violente et toxique. Se croyant invulnérables, ces filles incandescentes, éprises de rébellion, s’enchantent du chaos qu’elles sèment derrière elles. Mais Lacey traîne un lourd secret qui menace de bouleverser leur amitié…
Mon avis: Les Flamboyantes. Un nom aguicheur qui cache de bien sombres secrets. Une histoire d’amitié, d’obsession et d’adolescence. Les années 90, la liberté, Kurt Cobain et le style grunge. Un retour en arrière dès les premières lignes. Je tiens d’ailleurs à remercier les éditions Fayard et Netgalley pour cette étonnante découverte.
D’abord, il y a Hannah. La gentille Hannah Dexter. Une adolescente sans histoire, solitaire et intelligente. Le genre d’adolescente que l’on croise à tous les coins de rue. Sérieuse et posée, la jeune Hannah n’a rien à voir avec ces filles sûres d’elles et qui enchaînent les conquêtes. À 17 ans, Hannah aime son petit monde. Mais elle le déteste également. Parce qu’au fond d’elle, Hannah a un peu envie de se rebeller. Et l’arrivée d’une nouvelle au lycée va changer tous ses projets d’avenir. Lacey, l’adolescente rebelle au style grunge. Lacey est le genre d’adolescente qui mène une vie de bohème. Elle vit totalement dans son monde. Aucune éducation, un langage à couper au couteau et un comportement qui pourrait en énerver plus d’un. Mais Lacey est attirante. Jolie et unique en son genre. Elle fait d’ailleurs un peu tâche dans son nouveau lycée. Elle aime la musique qui crie. Elle aime la violence. Elle aime tout ce que tout un tas d’autres personnes détestent. Et c’est aussi pour ça qu’Hannah va rapidement se rapprocher d’elle. Parce qu’elle est tout ce que tout le monde fuit. Le genre de fille qui horripile les plus prudes, qui nous fait lever les yeux au ciel et qui en fait toujours trop. Mais c’est ce qui donne tout le charme à cette adolescente de 17 ans. Son côté rebelle, elle le doit à une éducation inexistante. Une mère qui se fout de tout ce qui peut arriver à sa chère fille. Bien loin de ce que pourrait penser la mère d’Hannah d’ailleurs. Bien loin de la belle famille américaine typique. Lacey détonne dans ce paysage tout sage, tout beau, tout mignon. La rencontre entre les deux adolescentes va sonner comme un coup de foudre. C’est plus que de l’amitié entre les deux. Hannah ne vit plus que pour Lacey. Elle prend le même look, le même langage, le même comportement. Du jour au lendemain, avec Lacey à ses côtés, Hannah va devenir Dex. Une adolescente plus trash et bien loin de l’image propre quelle pouvait renvoyer quelques semaines auparavant. Fini les soirées en pyjama au coin du feu. Bienvenue dans le monde de la décadence et de la violence. Sexe, drogue, alcool et rock n’roll. Cette expression colle parfaitement à la peau des deux adolescentes. Leur relation devient malsaine et peu à peu, on découvre deux jeune filles qui se déchirent l’une et l’autre. Entre elles, tout devient plus fort, plus dur, plus terrible. Elles se tuent à petit feu et rapidement, les rôles vont changer. L’histoire va alors devenir plus sombre et plus effrayante. Car Lacey cache un lourd secret qui pourrait tout faire basculer, y compris sa relation avec Dex/Hannah…
Les Flambloyantes est un roman plein de surprises. Aussi féministes qu’égoïstes, ces deux adolescentes sont terriblement attachantes et énervantes à la fois. L’histoire, parfois un peu tirée par les cheveux, peut faire froid dans le dos. L’amitié qui lie ces deux filles est incroyablement belle, mais aussi obsessionelle. Parce qu’elles se déchirent. Il est clair, dès le début du roman, que les deux jeune filles s’entraînent loin dans leurs histoires. C’est sombre et froid. C’est même parfois trash. Robin Wasserman partage là bien plus qu’une histoire d’amitié. C’est de l’amour. Une ode aux années 90 et tous ses petits détails qui en on fait une époque si unique. L’écriture de Wasserman est fluide, claire, précise. On en prend plein les mirettes. Un peu à la manière de Virgin Suicides de Eugenides, jusqu’au dernier instant, on s’attend à tout. Et vient alors le coup final, celui qui nous donne envie de crier, de pleurer, de tout déchirer.
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