Résumé: Jeune Africain, Sam voyage à bord d’un bateau de migrants vers l’Europe. Bientôt la mer grossit et la tempête éclate, provoquant le naufrage de l’embarcation. Sam, qui sait nager, échappe à la noyade et tente d’organiser la survie du groupe. Tandis que les minutes s’écoulent, les souvenirs de son passé remontent à la surface : son existence au village, son désir d’ailleurs, son départ, la belle Thiane au camp de réfugiés de Tripoli…Mais la mer n’a pas dit son dernier mot…
Mon avis: La Traversée est un roman dont j’avais entendu parlé il y a quelques années. Ré-édité cette année par Rageot, j’ai pu le découvrir il y a quelques semaines grâce à Netgalley et j’ai tout simplement été transportée par cette courte, mais intense, histoire.
Sam est un migrant. Il fuit un pays en guerre, un pays où la liberté a un prix: celle d’une vie. En piochant dans les économies de sa famille, il va vouloir vivre son rêve: disparaitre de cette terre qui l’a pourtant élevée et vu grandir des années durant. Mais tout à un coût et si même sa propre vie doit être mise en danger, alors il le fera. Des milliers d’euros donnés à un passeur, le voila fin prêt à franchir un cap du haut de ses dix-sept ans. Sam fuit ses terres, fuit sa famille, fuit la mort. Mais ce qu’il ne sait pas en prenant la mer avec des centaines d’autres personnes sur cette petite barque, c’est qu’il ne va très certainement pas arrivé sain et sauf sur cette fameuse terre promise. Pendant ce voyage éprouvant et dangereux, il va s’imaginer une vie. Vivre avec celle pour qui il est tombé fou d’amour. Vivre une vie pleine de joie, de richesse et d’amour. Ce départ, cette ensuite sera le début d’une nouvelle vie pour lui. Une vie plus paisible. Plus sûre. Mais rien ne se passe comme prévu et bientôt, Sam va devoir faire preuve d’un immense courage. C’est alors le début d’un récit qui vous fend le coeur et chaque organe petit à petit. Parce que le récit de Sam n’est pas qu’un simple témoignage, c’est aussi le récit de toute une génération qui, à l’heure où j’écris ses lignes, met sa vie en danger pour fuir une morte certaine. Et après plus de 150 pages, on se rend rapidement compte à quel point la vie peut parfois s’acharner sur des personnes qui ne le mérite pas. C’est triste et on a envie de crier tellement ça fait mal.
Ce fut court, mais intense. Jean-Christophe Tixier nous livre une histoire pleine de réalisme sur les migrants et leur histoire. Sur leur périple au cours duquel ils perdent souvent la vie. Au cours duquel, ils se perdent eux même. Parce que la vie n’est pas parfaite et parce qu’elle n’a pas gâtée tout le monde, on fait face à une histoire qui vous prend aux tripes. Il faut aussi avouer que l’auteur s’étant énormément renseigné sur le sujet, l’histoire parait davantage juste et efficace. On est loin des clichés que l’on peut voir partout dans nos journaux. Ici il n’y a que la vérité. Et c’est terrible…
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